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L’accueil familial, une troisième voie ?

M GUEGUEN, infirmière - Revue de l’Aide Soignante n°7, septembre 1991 (extraits)

L’accueil chez des particuliers permet intégrer les personnes âgées dans un milieu familial et social. Jusque-là, le mode d’hébergement privé à titre onéreux s’était développé de façon spontanée et disparate. La loi du 10 juillet 1989 le sort d’une semi-clandestinité et réglemente son principe. S’imposera-t-il en véritable alternative ?

Trois quarts des personnes âgées de plus de 65 ans vivent chez elles. Elles sont 7 millions trois cent mille dans ce cas... 18% de cette population nécessitent l’aide d’un tiers. Une meilleure vie retarde le recours à l’hébergement. La solidarité familiale, des bénévoles, l’assistance de services sociaux concourent à ce maintien à domicile.

Au terme d’un délai d’application de la loi fixé à deux ans, l’accueil familial Accueil familial Alternative au maintien à domicile et au placement en établissement spécialisé : les personnes handicapées ou âgées sont prises en charge au domicile de particuliers agréés et contrôlés par les conseils départementaux (ou par des établissements de santé mentale). L’accueil peut être permanent (contrat conclu pour une durée indéterminée) ou temporaire, à temps complet (24h/24) ou à temps partiel (exemple : accueil de jour), ou séquentiel (exemple : un weekend tous les mois). à titre onéreux représente moins de 1% du parc des places déjà existantes (500 000) en zone urbaine de 2 à 5 p. cent en zone rurale.
Ce mode d’hébergement reste donc un secteur marginal mais sensible que le législateur veut organiser et surtout moraliser. La souplesse du cadre laisse la maîtrise du dispositif aux conseils généraux. Son essor dépendra des volontés départementales de promotion. Des inégalités géographiques existent.

Les départements les plus avancés dans ce domaine sont ceux à dominante rurale ou à faible économie avec un vieillissement de la population supérieur à la moyenne nationale. La sensibilisation aux problèmes de la vieillesse y est plus forte, les solidarités fonctionnent mieux.

L’intérêt d’un apport de revenus complémentaire n’est pas à négliger dans des régions sinistrées par le chômage, même si l’accueil à domicile d’une personne âgée ne se résume pas, et de loin, à un bail locatif ou à un contrat de travail. [...] A l’instar du maintien à domicile, l’hébergement à domicile répond à des exigences éthiques en offrant une sécurité accrue à la personne en perte d’autonomie.

Mieux que l’institution, l’accueil chez des particuliers veille aux préoccupations des familles naturelles qui n’entendent pas se faire « déposséder » de leur parent. Des liens privilégiés se tissent entre les familles, la prise en charge s’en trouve améliorée. [...]

L’accueil à domicile des personnes âgées se situe également dans la tendance à l’éclatement des grosses structures. Lors d’un colloque organisé par l’UNIOPSS et la Fondation de France, Madame H. Dorlhac, alors secrétaire d’État chargée de la famille et des personnes âgées, a annoncé la fermeture de tous les lits d’hospice, à l’horizon 95... avec, tout de même, une dizaine d’années de retard sur le programme initialement prévu.